La « transition » vers un nouvel ordre mondial n’est pas comprise par la plupart des Occidentaux


Par Alastair Crooke – Le 19 mai 2025 – Unz Review

Même le besoin d’une transition – pour être précis – ne fait que commencer à être reconnu aux États-Unis.

Pour les dirigeants européens, et pour les bénéficiaires de la financiarisation qui déplorent avec arrogance la « tempête » imprudemment déclenchée par Trump sur le monde, ses thèses économiques de base sont ridiculisées comme étant des notions bizarres, complètement séparées de la « réalité » économique.

Ce qui est complètement faux.

Car, comme le souligne l’économiste grec Yanis Varoufakis, la réalité de la situation occidentale et la nécessité d’une transition avaient déjà été clairement énoncées par Paul Volcker, ancien président de la Réserve fédérale, dès 2005.

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La guerre par d’autres moyens. Les taxes douanières de Trump et le dernier pari de l’empire


Une analyse en profondeur des causes et conséquences de la politique économique menée par Trump


Par Thomas Fazi – Le 15 avril 2025

Au cours des deux dernières semaines, Trump a lancé un boulet de démolition sur l’économie mondiale en annonçant des tarifs douaniers radicaux envers des dizaines de pays. Ce mouvement brusque a fait chuter les marchés boursiers aux États-Unis et à l’étranger, obligeant l’administration à reculer rapidement. Trump a révisé sa politique pour imposer un tarif douanier inférieur et généralisé de 10% (25% pour l’aluminium et l’acier), tout en faisant exception pour la Chine avec un tarif stupéfiant de 145% sur toutes les importations en provenance du pays, l’une des mesures commerciales les plus extrêmes de l’histoire moderne – même si certaines catégories ont ensuite été exemptées.

Cette politique commerciale agressive est étayée par deux objectifs principaux : l’un officiel et l’autre officieux. L’objectif officiel est de réindustrialiser l’économie américaine en relançant l’industrie manufacturière nationale et en réduisant le déficit commercial — un objectif en soi légitime. L’objectif officieux, cependant, est beaucoup plus troublant : blesser économiquement la Chine pour tenter de ralentir ou d’arrêter son ascension en tant que puissance mondiale. Cela s’inscrit dans un schéma plus large et ancien des efforts étasuniens pour préserver leur domination mondiale — économiquement, militairement et géopolitiquement — à pratiquement n’importe quel prix.

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L’intellectuel qui explique pourquoi Trump impose des droits de douane


Par Adam Rowe – Le 4 mars 2025 – Source Compact

En adoptant le « libre échange », le système britannique, nous nous plaçons au même niveau que les hommes qui ont ruiné l’Irlande ou l’Inde, et empoisonnent et réduisent maintenant le peuple chinois à l’esclavage

La renaissance du protectionnisme commercial par le président Donald Trump devrait également susciter un regain d’intérêt pour les idées de Henry Charles Carey (1793-1879), sans doute l’économiste le plus influent de l’histoire américaine. On pourrait conclure des réactions horrifiées aux diverses propositions douanières de Trump que le libre-échange a toujours été américain, sinon un principe inscrit quelque part dans la Constitution elle-même. En réalité, pendant la majeure partie de l’histoire américaine, en particulier entre la Guerre civile et la Seconde Guerre mondiale, l’économie industrielle du pays a explosé pour devenir la suprématie mondiale dans le cadre d’un système élaboré de taxes douanières protectrices. Carey fut le premier partisan, le plus habile et le plus célèbre, du nationalisme économique en Amérique.

Fêté et honoré par ses admirateurs contemporains en tant que géant intellectuel, Carey a également été le premier économiste américain à gagner un public important en Europe. Karl Marx considérait Carey comme “le seul économiste américain d’importance. » Et John Stuart Mill lui a fait un compliment tout aussi détourné en tant que « seul économiste politique réputé qui adhère désormais à la doctrine protectionniste.”

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Voici le fascisme qui arrive


Par Chris Hedges – Le 23 décembre 2024

Inside Out – par M. Fish

Depuis plus de vingt ans, moi-même et une poignée d’autres personnes – Sheldon Wolin, Noam Chomsky, Chalmers Johnson, Barbara Ehrenreich et Ralph Nader – avertissons que l’accroissement des inégalités sociales et l’érosion constante de nos institutions démocratiques, y compris les médias, le Congrès, les syndicats, les universités et les tribunaux, conduiront inévitablement à un État autoritaire ou fasciste chrétien. Mes livres – « American Fascists : The Christian Right and the War on America » (2007), “ Empire of Illusion : The End of Literacy and the Triumph of Spectacle » (2009), “Death of the Liberal Class” (2010), “Days of Destruction, Days of Revolt” (2012), écrit avec Joe Sacco, “Wages of Rebellion” (2015) et “ America : The Farewell Tour » (2018) sont une succession de plaidoyers passionnés pour que la décadence soit prise au sérieux. Je ne me réjouis pas d’avoir raison.

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Ce que la Grande famine irlandaise peut nous apprendre sur l’accord de libre-échange UE-Mercosur


Par Thomas Fazi et Ciarán O’Regan – Le 13 décembre 2024

Vendredi 6 décembre, les négociations sur l’accord de libre-échange UE-Mercosur s’achevaient. Deux jours plus tard, j’étais assis à l’hôtel West Cork, Skibbereen, après avoir mangé un merveilleux déjeuner dominical après la messe. À l’extérieur de la fenêtre à ma droite, sur un vieux bâtiment en pierre, se trouvait un panneau indiquant « L’histoire de la famine » avec une flèche pointant vers le Centre du patrimoine local. Skibbereen, “le noyau même de la famine” selon l’un des panneaux d’information sur le mur de ce qui était autrefois une soupe populaire pour les misérables, a été le théâtre d’une terrible tragédie.

Elihu Burritt, un philanthrope américain qui a visité l’endroit pendant la plus noire des années noires, 1847, a rapporté ce qu’il a vu:

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Les Centristes ne peuvent plus tenir


Par Patrick Lawrence – Le 12 décembre 2024 – Source Scheerpost

Tournant et tournant dans le gyre qui s’élargit
Le faucon ne peut plus entendre le fauconnier ;
Les choses s’effondrent ; le centre ne peut pas tenir ;
L’anarchie est simplement lâchée sur le monde…

Beaucoup d’entre nous sont familiers avec ces lignes de Yeats, dignes d’anthologies et souvent cités, tirées de son recueil The second coming. Comment ne peuvent-ils pas venir à l’esprit en voyant le gouvernement français d’Emmanuel Macron, le centriste par excellence, s’enfoncer dans un orgueil démesuré ?

Tout le monde à Paris blâme tout le monde depuis que l’opposition au gouvernement Macron à l’Assemblée nationale a forcé le Premier ministre Michel Barnier à quitter ses fonctions par un vote de défiance la semaine dernière. La vérité est que Barnier est une victime de son propre camp politique ; un “centre” arrogant qui n’est, en fait, le centre de rien du tout. Il est composé d’idéologues néolibéraux qui se tiennent aussi haut que des faucons au-dessus des électeurs, refusent de les entendre et font la guerre pour rester au pouvoir même lorsqu’ils en sont écartés.

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La machine politique se grippe et les manipulations ne suffiront pas à la réparer


Par Aurelien – Le 4 septembre 2024

Il y a quelques semaines, j’ai évoqué certaines faiblesses structurelles des systèmes politiques occidentaux, et notamment la façon dont les attentes et les demandes du public à l’égard du gouvernement étaient complètement déconnectées de l’offre politique et des actions réellement proposées. Ainsi, les changements dans le soutien aux différents partis politiques n’impliquent pas nécessairement que l’opinion dans le pays a elle-même changé, mais plutôt que les électeurs apportent de plus en plus leur soutien au parti qui, selon eux, peut virer les titulaires actuels du pouvoir et peut-être introduire des politiques plus pertinentes pour la vie des gens ordinaires.

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Le problème « Zweikaiser » de l’empire américain


Par Agit Papadakis – Le 25 août 2024 – Source VK

Les anciens empires, après leur apogée, se disloquaient lorsque leurs commandants militaires revendiquaient le pouvoir suprême dans leurs propres fiefs. Cependant, les commandants de l’empire américain ne sont pas des soldats mais des capitalistes. C’est un empire de la cupidité qui est en train de se diviser en fiefs de cupidité. Le terme allemand pour désigner la crise de légitimité qui survient lorsque plusieurs dirigeants revendiquent le pouvoir suprême dans un empire est « Zweikaiserproblem », et c’est celui que nous connaissons aujourd’hui aux États-Unis.

Il est douloureusement évident aujourd’hui que l’autorité suprême ne réside manifestement pas entre les mains du sénile Biden, et ce depuis un certain temps, déjà sous le règne de Bush junior, dont l’esprit drogué et inculte était dirigé par l’homme d’Halliburton, Dick Cheney. Alors, qui était et qui est le Dick Cheney de Joe Biden ?

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Dans les régimes libéraux, la censure ne veux plus rien entendre…


Par Antonio Terrenzio − Le 3 septembre 2024 − Source Ariana Editrice

Zuckerberg admet candidement qu’il a subi des pressions de la part de l’administration Biden pour censurer les informations gênantes pendant la pandémie. Défendre Durov, c’était bien quand c’était le « dictateur Poutine » qui le poursuivait. Aujourd’hui, tout le monde appelle à le mettre au pilori parce que la France de Macron l’a arrêté pour une gestion trop laxiste du contenu de sa chaîne Telegram. Cette France, d’ailleurs, où la démocratie est suspendue depuis deux mois et où le protégé de Rothschild fait tout pour ne pas confier au Front populaire le soin de former un gouvernement.

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L’opération Jupiter et une révolution en marche


Le « nouveau populisme » de gauche et de droite et l’effondrement du cordon sanitaire « centriste » .


Par Alastair Crooke – Le 15 juillet 2024 – Source Strategic Culture

Les élites bruxelloises ont poussé un long soupir de soulagement : la droite française était bloquée. Les marchés haussent complaisamment les épaules: « tout doit « changer » pour que rien ne change » . Le Centre trouvera un moyen !

Macron a réussi à bloquer la droite et la gauche « populistes » en imposant le creusement d’une ligne de défense tactique centriste, obstruant les deux pôles politiques. Et le blocus tactique a été un succès.

Le parti de « droite » Le Pen – sur 32 % des suffrages exprimés – a remporté 125 sièges (seulement 22 % de la législature). La gauche a obtenu 180 sièges avec 26 % des voix, et le bloc Ensemble de Macron 159 sièges avec 25 % des voix.
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